mai 2018
Aurélie William Levaux – Écritures
par Annabelle Dupret
Dans les dessins et les écritures d’Aurélie William Levaux, plusieurs vitesses se télescopent souvent, pour s’enchevêtrer inextricablement sur le papier. Si le trivial peut s’y introduire par toutes les voies, il peut aussi, par exemple, y être entouré de décors et d’environnements aux faux-airs mythiques. On connaissait ses broderies et ses réalisations sur tissu (de longue haleine), où une végétation troublante y proliférait en conférant à l’ensemble, à la fois une présence allégorique intemporelle et une nature brute. Mais aujourd’hui, répondant à de nouvelles nécessités de l’auteure, la vitesse de réalisation de ses dessins et de ses textes a fait voler en fumée tous ces archétypes visuels passés. De part et d’autre, un rejaillissement est à l’œuvre où, sous un jour nouveau, l’écriture punk de l’artiste livre sur le papier des couleurs instinctuelles dont les accords et les discordances teintent (une fois de plus selon moi) une nature hiératique indomptable.