Soba

de

Joe Sacco est pratiquement l’inventeur d’un nouveau genre de bande dessinée : le reportage subjectif dessiné. Il avait marqué les esprits par son impressionnant travail dans Palestine, un récit touffu qui relatait son séjour dans les territoires occupés.
La force de Sacco, c’est de proposer un regard particulier sur son sujet, qui n’aurait pu être traité autrement qu’en bande dessinée. A ce titre, Sacco ouvre véritablement de nouvelles voies à la bande dessinée.

Soba se construit à peu près de la même manière que Palestine mais raconte cette fois le séjour de l’auteur américain en Bosnie. Sacco fixe son attention sur un acteur du drame yougoslave, Soba donc, rock-star, peintre, démineur, combattant, fantôme perdu dans ce suicide d’une nation européenne.
Si on est peut-être un peu moins touché par ce portrait d’un Corto Maltese bosniaque que par les récits des palestiniens des précédents ouvrages, on ne ressort pas moins de la lecture assez troublé par la force de l’évocation de l’actualité.
Voilà en tout cas de quoi patienter avant la sortie de Safe Area Gorazde, qui s’annonce comme le pendant yougoslave de l’indispensable Palestine.

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Chroniqué par en février 2001

→ Aussi chroniqué par Gregg en février 2001 lire sa chronique