Edito

de

L’Association est la preuve que le neuvième art existe et que ses possibilités sont immenses.
Les associés montrent aux détracteurs de la bande dessinée qu’elle n’est pas un simple divertissement pour analphabètes, pour la jeunesse, ou pour adultes immatures et libidineux.

A contrario leur démarche n’est pas non plus purement élitiste. Elle est tout simplement exigeante et novatrice. Elle s’oppose à des éditeurs nostalgiques de leurs succès passés, de plus en plus avides de fric, dont la seule volonté est de repérer les histoires ou les personnages susceptibles de devenir des séries exploitables en album de 48 pages. Leur but ultime n’étant que le merchandising, les adaptations télé, et (à long terme) les parcs d’attractions !

Grâce à la médiocrité qu’ils ont su générer, la bande dessinée est devenue beaucoup moins populaire.
Sonic est désormais beaucoup plus connu que Blake & Mortimer, et pour les moins de dix ans, Tintin est d’abord un dessin animé …

Si la bande dessinée a un avenir, il passe par des démarches comme celles de l’Association mais aussi de Rackham, du Lézard, d’Amok, et dans une certaine mesure de Delcourt, Vents d’Ouest, des éditeurs plus classiques mais pas sclérosés par le rendement à tout prix et la peur de la nouveauté.

La bande dessinée est encore populaire parce que c’est un moyen d’expression particulier offrant un espace de liberté inégalable. Pour préserver et augmenter cette popularité, il faut éviter les discours plats et purement promotionnels, mettant au même niveau les idioties et les merveilles.
N’ayons plus peur des mots, critiquons !
Voilà pourquoi du9 est là, et surtout voilà pourquoi ce numéro est consacré à l’Association.

Site officiel de L'Association
Humeur de en février 1995