Aliénation supplémentaire

de

Eh oui, l’été nous l’avait confirmé (amen), Libé [1] est l’ami de la b.d. qui vient toujours au bon moment, car ce quotidien a publié LA bédé chiffrée de culte (pour incultes).
Alors comme ça a bien marché, le quotidien veut refaire fort et bien montrer ses affinités directes avec la neuvième attitude culturelle. Au moyen d’une publicité caricaturale [2] , le quotidien annonce donc à droite et à gauche (toujours ratisser large pour les amis actionnaires) que le 22 janvier il fera à l’occasion du salon d’Angoulême, un supplément sur la b.d. (prononcer « benêt » car ici c’est synonyme).
Et de préciser aussi que l’actualité y sera entièrement illustrée par des dessinateurs !

Bien sûr, le bédéphile (non fan de « bédé » mais amateur de bandes dessinées) sait que Libération avait fait la même chose à la mort d’Hergé en 83. Sauf qu’à l’époque c’était un hommage sincère et touchant (d’une génération, celle née dans les 50’s [3] à une oeuvre univers.
C’était aussi une preuve supplémentaire et déjà amorcée dans ce journal par la précédente et joyeuse présence des Bazooka, que la bande dessinée pouvait être et était en acte (et donc d’actualité).

Aujourd’hui, malheureusement, on est bien loin de tout ça et le quotidien recentré montre simplement qu’il confond culturel avec cultuel. Libération a le culte de son âge d’or des années 80.
Libération (comme beaucoup de médias d’ailleurs) a le culte des 30 glorieuses.
Libération (comme beaucoup de médias d’ailleurs) ne parle jamais du 9 qu’avec nostalgie.
Une nostalgie industrialisée essayant de prouver « la fin de l’histoire ». [4]

Crachons donc allégrement sur tout cela, ami lecteur, lectrice mon amour, et débattons (comme on s’ébat) sur le neuf de tous les temps et toutes les dimensions.

Notes

  1. Célèbre quotidien national.
  2. Tellement caricaturale qu’elle fera l’objet d’un appui-tête le mois prochain.
  3. Ceci expliquant peut-être cela.
  4. Une histoire de vainqueur bien sûr.
Humeur de en janvier 1998