The ExLibris

de

The ExLibris est une gourmandise — 25 pages d’un petit format à l’italienne, présenté comme un recueil de strips à rebondissements. Mais il ne s’agit pas là d’aller sauver le monde ou de combattre une menace venue de l’espace — sous le couvert d’une «aventure», Ulf K. nous propose un nouveau voyage dans son univers étrange et poétique.

Un mystérieux inconnu s’attaque à des libraires et les tue impitoyablement après s’être emparé de livres merveilleux et uniques. Il y a donc là le livre avec une seule phrase — deux mille pages blanches, et une seule phrase, parfaite, qui suffit à les remplir ; ou encore le livre qui n’est jamais paru — car jamais écrit, puisque tout le monde (y compris son auteur) croyait l’avoir déjà lu à cause du battage médiatique.

Alors, le ExLibris enquête, même si cette enquête se réduit à deux pages et à une course-poursuite à peine plus longue. Le plaisir du lecteur est ailleurs — dans la noirceur de ce dessin anguleux qui garde pourtant sa fraîcheur et sa simplicité ; dans le rythme gentimment surranné qu’impose le découpage en strips ; et, enfin et surtout, dans la magie de l’imaginaire d’Ulf K. où un rat de bibliothèque est parfois — réellement — un rat [1]

The ExLibris est donc un petit livre précieux, très court (trop court ?), et qui, par conséquent, porte parfaitement son nom — un objet de collection, rare et donc destiné aux amateurs. Pour une première incursion dans les histoires merveilleuses d’Ulf K., on lui préfèrera sans doute Un tango avec la mort. Sinon, laissez-vous tenter …

Notes

  1. Impossible bien sûr de traduire littéralement l’expression anglaise et allemande correspondante : bookworm / Bücherwurm, soit le «ver de livre».
Chroniqué par en février 2005