Hollywood Bau

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Au carrefour du cartoon texaveryesque et du pulp quentintarantinomorphe, Hollywood Bau vient donner un grand coup de pied dans les production muettes et multinationales de No Words, la collection muette de Phoenix simultanément diffusée dans six pays européens.

On peut résumer l’histoire — bien que l’essentiel ne soit pas là : une héroïne sexy et diabolique, serveuse dans un motel américain des plaines, affronte une bande de psychopathes pervers tout en cuir avec l’aide d’un pingouin déguisé en shériff et d’une petite fille battue et violée par son père (qu’elle électrocutera heureusement dans sa baignoire, ouf, la morale est sauve).

Le trait est limpide, rehaussé de trames, et parsemé d’idéogrammes (pour respecter la règle du mutisme). L’histoire délirante, cruelle, noire, dépeint un monde violent et léger à la fois, dans lequel rien ne semble vraiment important. Hollywood Bau est un clip dessiné, une fable gore, menée sur un rythme sans faute, avec brio et insouciance. Séduisant.

Chroniqué par en octobre 1999