House of Java

de

« House of Java », c’est un café. Un café comme tous les autres, où les gens se rencontrent, se retrouvent ou se quittent. Un café où l’on revient régulièrement, dans ce recueil d’histoires courtes, pour déguster à petites gorgées quelques tranches de vie dérobées au détour des conversations.

Au milieu des petites crises des existences urbaines et modernes, récits sympathiques mais sans grande originalité, on trouve quelques perles qui valent le détour : l’histoire de cette jeune fille arrivant à Seattle pour y rejoindre son « boyfriend » pour découvrir que celui-ci a disparu sans laisser de trace ; ou le mystère entourant ce vieil homme toujours assis dans son jardin, à regarder la rue où passent les étudiants du campus voisin.

On pense alors aux travaux d’Adrian Tomine : le graphisme bien sûr, cet univers moderne et propre décrit d’un trait presque clinique, mais aussi — lorsque Mark Murphy trouve le ton juste — l’ambiance terriblement humaine de ces petits drames de la vie. Un auteur à surveiller.

[XaV|signature]

Voici un album qui fait partie des « agréables surprises ».
Quand on le feuillette, on se doute que ce ne sera pas la grande claque, la révélation d’un auteur unique et tutti quanti. Au contraire, tout à des impressions de déjà-vu. La couverture a des réminiscences de Strangers in Paradise de Terry Moore, et à la lecture des cours récits (à la manière de nouvelles) on pense immédiatement à Adrian Tomine.
Pourtant, on se laisse prendre. Que ce soit par la qualité des dialogues ou le charme des récits, comme celui où un jeune étudiant passe tous les jours devant le même vieil homme assis devant sa maison. Que fait-il ? A quoi pense t’il ? Qui fut-il ? Autant de questions qui tournent dans la tête du jeune homme jusqu’à ce qu’il se décide à l’aborder …
House of Java est un « petit » album. Soit. Qui n’a rien de transcendant. Soit. Mais qui se lit finalement avec plaisir, une « agréable surprise », quoi …

[Gregg|signature]

Chroniqué par en juillet 1998