Itsudemo yume wo

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Il est de certains manga comme des blockbusters américains : soumis aux exigences du genre, ils se déroulent tranquillement sur une trame usée et cent fois vue, où quelques détours apporteront peut-être quelque surprise avant l’arrivée au dénouement aussi inéluctable que prévisible — Wes Craven avait d’ailleurs bâti son Scream sur ce principe.

Visiblement, Hara Hidenori n’a jamais entendu parler de ce genre de règles. A plusieurs reprises, on croira avoir «cadré» le récit et cerné ses dévelopements à venir — pour se rendre compte quelques pages plus loin qu’il n’en est rien. Car il n’est pas question ici de surdoués extraordinaires ou de losers magnifiques — mais bien d’êtres humains, qui ne réussissent pas toujours, ou pas aussi bien qu’ils ne le voudraient.
Si l’on peut ne pas être inspiré par le dessin (pourtant extrêmement vivant et dynamique) de Hara, ce dernier possède un talent indéniable en ce qui concerne la mise en page. A la fois innovant et pleinement maîtrisé, le découpage de ses planches se montre souvent d’une expressivité éblouissante.

S’attachant aux premiers pas d’un adolescent plein d’espoir dans le monde des manga-ka, Itsudemo yume wo permet au lecteur de découvrir l’envers du décor, avec beaucoup de simplicité. Encore une fois, l’auteur délaisse les artifices faciles du spectaculaire, et préfère mettre en scène des gens ordinaires. Subtil et touchant, Hara signe là un récit humain.

Chroniqué par en septembre 2001