Kurogô
On pourrait se demander ce que fait Kurogô dans les pages de Morning. A quelques cases de là, Kawaguchi Kaiji déroule un nouveau récit militaire, Inoue Takehiko poursuit les aventures de Miyamoto Musashi alors que Takahashi Tsutomu envoie sa «Lady Tome» à la reconquête du Japon d’après-guerre. Mais cela ne semble pas gêner Sugisaku qui livre tranquillement ses quatre pages hebdomadaires de bonheur félin, délicatement esquissées du bout de son pinceau.
La vie n’est pas toujours facile quand, comme Kurogô, on est un petit chat — et la découverte du vaste monde est toute une aventure. Il y a les autres chats, bien sûr, mais aussi les humains pas toujours faciles à domestiquer, et puis les voitures dont on ne sait jamais si elles sont vraiment mortes ou si elles peuvent encore vous agresser. Il y a enfin le souvenir de sa mère, image fugace, vestige d’avant le trajet en carton, d’avant que ne commence la vie avec Hige («le Barbu»).
De son trait élégant, Sugisaku parle de choses simples, raconte ses petites histoires du quotidien, où une chute de neige peut prendre des dimensions d’événement exceptionnel. C’est souvent drôle, parfois poignant, toujours attendrissant. Et pas besoin d’être un amoureux des chats pour pouvoir les savourer — un vrai petit plaisir.
Super contenu ! Continuez votre bon travail!