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The Last Continent

de

Avec son titre anglais et sa couverture aux allures de pulp des années trente, The Last Continent débute par une citation de Conan Doyle. Et pour cause, puisqu’au long de ces trois cents et quelques pages, Yamada Akihiro se lance dans une relecture du Lost World du père de Sherlock Holmes.

Bien sûr, le récit se déroule désormais dans les années soixante, et (sans véritable surprise) se retrouve transporté au Japon plutôt que dans l’Empire de sa Gracieuse Majesté Britannique. Il y a donc là l’élégant docteur Hasekura, le jeune et impétueux Naruse, journaliste de son état, et l’inévitable belle énigmatique qui rôde dans l’ombre. Et tous de s’embarquer dans un voyage où l’on découvrira des secrets venus du fond des âges, des peuplades dotées de pouvoir magiques, et même un vol de ptérodactyles sur Tokyo.

Mais si le déroulement de l’histoire respecte parfaitement la grande tradition des Conan Doyle et autres Burrough, c’est sans doute le trait de Yamada Akihiro qui permet vraiment au lecteur de se laisser (em)porter par le récit. Evoquant à la fois les gravures de Gustave Doré et les illustrations des pulps, il réussit à recréer l’ambiance à la fois mystérieuse et désuette qui fait le charme des romans de cette période.

Mais cette fidélité a un prix — et malgré sa narration efficace, malgré toutes ses qualités graphiques, The Last Continent reste un récit de pulp dont la conclusion (assujettie aux règles du genre) ne réserve que peu de surprises. Pas forcément indispensable donc, mais ne serait-ce que pour le dépaysement, vaut certainement le détour.

Chroniqué par en décembre 2001