
Sekirara Kekkon Seikatsu
Alors que, pendant un bon moment, l’exercice autobiographique a représenté une part non négligeable des productions indépendantes européenne et américaine, force est de constater qu’il est résolûment absent de la création japonaise. Au mieux, l’auteur vient cabotiner dans les marges, ponctuant le récit d’une remarque sarcastique ou ironisant sur son propre travail. Au pire, ses interventions se limitent à quelques lignes sur le rabat de la jaquette de couverture.
Ici, pas de récit par le menu, pas forcément d’états d’âme ou de grandes interrogations, mais plutôt une foultitude de petites tranches de vie. Comme le dessin de Kera Eiko, c’est souvent simple, frais, tendre et drôle, mais aussi très juste. Et si l’on n’y sauve pas le monde, on y affronte sans trembler les petites manies de chacun, les expérimentations culinaires, les joies des tâches ménagères — bref, tout ce qui peut faire d’un quotidien à deux une véritable aventure.

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