Fragments, bande dessinée

Fr. 63. Contours incertains, mobiles, contours réfutant contour, un fragment flambe.

Fr. 64. Couper les liaisons que la langue y brûle, redessiner à l’oreille que les formes s’enfacent, images, en flambée, onomatopéique, verbe, sentir, qui remonte, en gorge, la narration, la vomir, l’histoire, pister l’histoire tapie chaude sous les tripes, la vomir, réserver l’aversion, expectorer, vomir, seul, au récit, gorge tripes, mouvement continu, corps communiqué, lent, vomir toute une vie. Au pas de deux, non dialectique, polarisé, intensif, insoluble, à terme, surgit : une bande dessinée.

Fr. 65. À terme, pas de terme ; comme corps chamboulé par récit repris par organes fracturés par narration dissoute par main relatée… Perdre à terme tout compte et relation.

Fr. 66. À terme, pas de terme ; conserver du communicationnel rejeté sa trace d’agonie. Machine active et traître, autophage, qui attire et dissout les pièges communicationnels croisant alentour.

Fr. 67. Contour d’effondrement, fragment, flambée, trace d’agonie, perspectives mortuaires pour contrer, de tout temps, la capture narrative mortifère en cours.

Fr. 68. Ce qui ne conserve plus rien en soi de la communication combattue commet une erreur. Il faut retenir — insister, malgré la nausée qui gagne –, retenir la trace d’agonie de la force salope des choses, la trace d’agonie du langage et de l’image asservis, du réel condamné qu’ils informent, retenir à terme la trace d’agonie, cette trace, en soi.

Fr. 69. Langage et image, asservis, informent le réel par stabilisation référentielle.

Fr. 70. Chaque page se lézarde, trajectoires balistiques d’une gomme numérique, coulures digitales, pistes aléatoires, traces détruisant les traces — pour officier, le visage se détourne de l’écran qui s’enface.

Fr. 71. Ni début ni fin, la trace d’un geste impensable, impossible, rien d’une contre-communication.

Fr. 72. Toute contre-communication est de la communication.