Chris Claremont
Chris Claremont a travaillé 17 ans sur les X-Men, c’est l’inventeur d’Excalibur, le père de Wolverine et des nouveaux mutants, l’assassin de Phénix dans le Spécial Strange 31 en mars 1983. Et puis l’homme prend une pose, décide d’écrire quelques romans avant d’être à nouveau happé par les X-Men. Il reprend du service et n’a pas sa langue dans sa poche. Du bonheur !
A relire les entretiens que vous avez déjà accordés, on n’apprend pas grand chose sur votre passé, X-Men mis à part…
Chris Claremont : J’ai suivi des études de relations internationales : économie, science politique, droit, diplomatie… mais également des cours de théâtre. Je rêvais de travailler pour la télévision, mais en sortant de l’école, il a bien fallu que je travaille. J’ai accumulé les petits boulots, dont un chez Marvel. Je ne pensais pas que cela durerait.
Comment avez-vous trouvé ce petit boulot ?
CC : Un ami m’a dit qu’ils cherchaient un assistant éditorial à mi-temps. Je me suis dit que c’était génial, que cela me permettrait d’écrire des scripts que je pourrais proposer à la télé et continuer à payer mon loyer. Je pourrais également poursuivre mes cours de théâtre et passer des auditions. Et puis ils m’ont proposé de passer à plein temps et j’ai accepté. Au bout de huit mois, ils m’ont confié les X-Men. Stan Lee avait démissionné mais s’était gardé les quatre franchises qui marchaient le mieux : Spider-Man, Thor, The Hulk et les Fantastic Four. Il venait de créer les X-Men mais n’avait pas le temps de l’écrire. Et je m’y suis collé.
Et cela a duré 17 ans !
CC : Oui, et 13 ans plus tard, je me retrouve à nouveau entrain d’écrire du X-Men ! Entre temps, j’ai écris des romans, des novelisations des X-Men, mais également des scénarii en dehors de Marvel, et puis je me suis occupé de mes enfants, c’est un boulot à plein temps ça !
En quoi consistait votre job à l’origine ?
CC : Au départ, il fallait corriger les erreurs d’orthographe et de grammaire, et s’assurer du rythme de rendu des planches. A l’époque, les planches étaient immenses, les textes étaient rédigés à même l’original. Il y a des planches que l’on découpait et que l’on recollait afin de modifier les histoires… On faisait nos corrections à même la page !
Au fur et à mesure, nous nous sommes rendus compte que dans certaines circonstances, les scénaristes faisaient des erreurs, ou que ce qu’ils écrivaient n’était tout simplement pas bon. Nous nous sommes dit qu’il serait plus facile de corriger celles-ci au moment où l’histoire est écrite, et non après que le dessin ait été réalisé.
Vous parlez des incohérences par rapport aux passés des personnages ?
CC : Par exemple, oui. Parfois, les nouveaux scénaristes leur faisaient faire des choses impossibles ! L’exemple classique de ce type d’erreur, c’est la fois où Jack Kirby a envoyé une histoire de Captain America dans laquelle le monologue de fin tournait autour du fait que le vrai danger viendrait certainement du ciel et que tout le monde devait se serrer les coudes en attendant le pire.
A l’époque à laquelle il a écrit ça, on pouvait recenser au moins une vingtaine de races extra-terrestres connus dans l’univers Marvel, dont la plupart avait déjà posé le pied sur la Terre… et dont la moitié avait été inventée par Jack lui-même ! Donc le monologue de Captain America n’avait pas de sens, il a fallu le réécrire. Le rôle de l’éditeur s’est donc transformé en garant de la continuité de l’histoire. De là à ce que les éditeurs mettent leur nez dans les intrigues, il n’y avait qu’un pas qui a été vite franchi.
Aujourd’hui, les grandes lignes des histoires sont décidées en amont par Marvel qui demande à des scénaristes de les transformer en scénarii. Quand j’ai commencé, il fallait un éditeur pour 44 livres. Avec le temps, le nombre d’éditeurs a explosé pour ensuite se raréfier. Aujourd’hui, il semble qu’il y a quatre éditeurs à plein temps chez Marvel. Ils montent des projets, associent des scénaristes et des dessinateurs, réceptionnent et lisent les scripts, et font en sorte que chaque titre paraisse à la date prévue.
Dans les années 80, les éditeurs qui écrivaient eux-même les scripts ont été légions…
CC : Ils nous payaient si mal que c’était le seul moyen de gagner correctement notre vie ! Le système a évolué avec le temps, c’est un fonctionnement particulièrement organique que celui d’une maison d’édition… Dans les années 80, Marvel était dans la tempête ! Les investisseurs essayaient à tout prix de nous vendre, les budgets étaient très serrés, personne ne savait où il se trouverait dans les six prochains mois, à part Jim Shooter qui voulait reprendre Marvel à son compte. Et puis il a été viré, nous avons été vendus puis revendus, cela a été les montagnes russes.
Dans ces conditions, comment faisiez-vous pour écrire des scénarios qui s’étendaient sur autant de numéros ?
CC : Je faisais comme si je resterais toujours en place ! Aujourd’hui, on ne fait plus comme on l’entend. Les grandes lignes ont déjà été définies par les éditeurs qui, à force de réunions, ont déjà décidé des moments forts de des années 2005 et 2006, et cela va des crossovers aux grandes lignes de l’univers Marvel.
Vous pensez que trop de pistes, trop différentes, ont été explorées dans les années 80 ?
CC : Dans les années 80, on savait encore ou nous allions. C’est dans les années 90 que c’est devenu n’importe quoi ! Marvel s’est perdu.
Dix ans après avoir lâché les X-Men, dans quel état les avez-vous trouvé en y revenant ?
CC : Différents. A mon avis, c’était le bazar. Ils avaient explosé et s’étaient éparpillés dans trop de directions. Il n’y avait aucune vision commune de ce qui les attendait, aucun objectif. Aucune vision cohérente. Mais j’imagine que Stan Lee pense probablement la même chose à propos de Spider-Man ou des Fantastic Four. Différents auteurs et éditeurs amenèrent leur propre vision des personnages. Ils voulaient changer les choses. Chaque personne avait sa perception, et chacun allait dans son propre sens.
Il n’y en a pas aujourd’hui non plus. Ma vision est également différente de celle des autres auteurs qui travaillent sur la série. J’imagine Diablo ou Gambit différemment de la manière dont ils les présentent dans leurs séries propres, ou dans X-Force. Mais à la limite, ce n’est pas mon problème.
Comment faites-vous pour tenir compte justement de ce qui se fait autour ?
CC : Ce n’est parfois pas simple. Et l’inverse est valable également. En fait, on tente de rendre le tout cohérent, mais cela ne marche pas toujours. Par exemple, ils ont fait grandir Kitty Pride et en ont fait une adulte pour les besoins d’une histoire, mais à mon retour, j’ai tenté de la rajeunir et ça n’a pas marché.
Stan Lee disait qu’il ne fallait pas perdre de vue qu’il fallait faire confiance aux personnages. Quelqu’un a commencé à écrire avant vous et quelqu’un prendra le relais après vous. Il faut respecter les personnages qui vous sont confiés et vous assurer de l’épaisseur des personnages qui repose sur la continuité de certains principes de base.
Le personnage que j’aime aujourd’hui est dans son essence le même que celui qui a été créé il y a trente ans de cela. Il faut être très attentif au moindre changement qui ne pourrait être défait. Combien de fois peut-on tromper Xavier ? Combien de fois peut-on voir Wolverine tuer des gens ? Il y a des lignes à ne pas franchir sans risque de perdre toute crédibilité.
Il semble clair à travers les différents entretiens que Grant Morrison a accordé, qu’il travaillait à la fin des X-Men. Il a tué tous les principes qui tenaient la série un par un. Scott sort avec la Reine Blanche, Xavier était perdu, le personnage de Magneto détruit, pareil pour celui de Jean… il a déconstruit l’ensemble du mythe et il aurait été logique à la fin de son cycle que la série s’arrête. Marvel ne l’a pas voulu ainsi, et pour le numéro suivant il a bien fallu que l’on imagine ce qui allait se passer…
C’est un challenge permanent ! Comment faire pour que ces personnages soient toujours d’actualité ? Combien on y met de sa personne ? Comment faire avec les contraintes qui nous sont imposées ? Comment faire pour que ceux qui nous suivent puissent reprendre la série ? A moins que vous ne vous fichiez de cette dernière question et que vous ne fassiez que ce que vous vouliez…
Vous pensez que Grant Morrison était dans cet état d’esprit ?
CC : Exactement. Il souhaitait écrire sa propre histoire, et garder l’intégrité de sa vision.
Dans un sens, on peut dire qu’il a fait place net sur cette série…
CC : Je pense qu’il avait une vision très forte, définitive et exclusive de ce que devait être cette série. Une fois qu’il n’y a plus travaillé, la décision de conserver cette vision et de l’exploiter ou pas est revenue à Marvel et à Joe Quesada. Cela ne s’est pas fait à mon niveau. Je me suis retrouvé avec cette situation sur les bras, et ma vision à installer.
L’approche déconstructiviste et anglaise de la narration de Grant contraste fortement avec ma vision américaine et romantique de la série. Ce que je cherche quand j’écris, c’est à présenter ces personnages comme des héros positifs, très sensibles, qui ont parfois des vies en dehors des costumes. J’ai toujours pensé qu’il fallait raconter cela à travers les X-Men.
Cela fait vingt ans que je tente de proposer une histoire cohérente du passé de Kitty. Quand j’ai repris les X-Men en 1997, c’était un de mes principaux objectifs, reprendre là où je l’avais laissé. Je n’y suis pas parvenu. Je voulais la mettre dans les Fantastic Four et ils me l’ont refusé. Quand j’ai récupéré les X-Men, j’avais une épopée à lui faire vivre, et ils me l’ont refusé à nouveau. Du coup, je me suis dit que j’allais la détourner et m’en servir quand même dans Extreme X-Men et ils me l’ont reprise et l’on donné à Joss ! Il est ravi et je ronge mon frein.
Comment travaillez-vous sur Uncanny X-Men ?
J’écris un scénario que j’envoie à l’éditeur puis à Alan Davis. Il le découpe et le crayonne, puis j’écris les dialogues, cela refait un tour chez l’éditeur avant d’être encré puis lettré et mis en couleur. Je vois généralement les planches deux fois.
Quand ce n’est pas avec Alan qui n’arrive pas à tenir les 16 numéros par an, je travaille souvent directement en découpant et en écrivant tout le scénario. C’est ce qui c’est passé avec Olivier Coipel, mais au vu du résultat j’ai sucré plus de la moitié de mes textes. Son dessin était tellement expressif qu’il n’y en avait pas besoin !
Revenons à votre vision des personnages…
CC : Je sais très bien qui ils sont et je pense que je les imagine très clairement. S’ils sont des héros, ils doivent le rester. On ne peut pas se moquer d’eux ou les faire passer pour des naïfs sans leur porter atteinte. Mais il faut être capable d’accepter que l’on est pas maître du monde dans lequel ces personnages évoluent et que des évènements peuvent arriver dont on n’est pas responsable et qui vont changer tous les plans que vous aviez échafaudés, tant sur l’avenir des personnages que de l’univers dans lequel ils évoluent.
Par exemple, il y a deux ans, mon éditeur m’a dit de mettre Cannonball dans les X-Men, et je l’ai fait. Je m’amuse beaucoup avec, mais le jour où Extreme X-Men s’arrête, je m’entends dire que je ne peux pas le transférer sur la série Uncanny X-Men parce qu’il va chez X Force. J’avais tout en tête, je l’avais amené là où je voulais, et tout à coup on me le retire. Ca rend dingue, mais il faut faire avec.
De manière générale, j’ai toujours préféré Marvel à DC parce que les personnages de Marvel sont des êtres humains qui s’habillent en super héros. Peter Parker est d’ailleurs bien plus intéressant que Spider-Man, Ororo est plus intéressante que Storm… On cherche à les connaître, à les voir vivre… être des héros est leur métier, tandis que chez DC, Bruce Wayne n’existe pas, c’est Batman qui a pris le dessus. Batman pourrait arrêter d’être Bruce Wayne et pas l’inverse. Je pense que c’est une connerie.
Que pensez-vous de Wolverine ?
CC : Au plus profond de moi-même, je pense que je peux écrire Wolverine mieux que personne. Que cela soit vrai ou non, c’est autre chose, mais c’est le personnage le plus important à mes yeux. Il l’est également à beaucoup d’autres, du coup ça devient bête mais on le retrouve partout, jusqu’aux Avengers ! J’aurais adorer l’utiliser comme Mark Millar le fait dans Wolverine, mais du point de vue de Marvel, ils préfèrent le confier à leurs auteurs à la mode. Mon tour viendra, je l’espère !
Comment trouver de nouvelles idées avec des personnages qui ont déjà vécu tant de choses ?
CC : Mais il y a des histoires qui prennent des années à s’écrire ! Par exemple, celle de Storm me trotte dans la tête depuis quinze ans et je n’ai toujours pas réussi à la placer. J’espère bien qu’au moment où j’arriverai enfin à la raconter elle ne sera pas dépassée, et que je trouverais le bon dessinateur pour la mettre en valeur.
En s’en tenant aux bases de ce qui définit les personnages, on parvient toujours à écrire de nouveaux scénarios. Et comme j’en ai créé beaucoup, je les connais bien ! Si leur histoire a été modifiée par la suite, il faut, à moins que l’on vous dise le contraire, incorporer les « nouveautés » dans le passé de chaque personnage. Prenez Gambit par exemple, il faut faire avec. Ou alors inventer de nouveau personnages avec lesquels jouer.
Pensez-vous que votre approche du scénario a changé entre le moment où vous avez quitté la série et celui où vous êtes revenu ?
CC : J’espère qu’elle est meilleure ! J’aime à croire que mes histoires sont plus fortes, plus concentrées… Quand je regarde ce que j’ai écrit dans les années 70, 80 et 90, j’en éliminerais bien 80 % ! Bien trop de mots ! Mais c’était la mode à l’époque. Il fallait tout expliquer. Il fallait que tout soit limpide pour le public. Il a évolué.
Et le Comics Code ?
CC : Ca n’a jamais été un problème ! On peut raconter n’importe quoi. Tout est dans la manière de s’y prendre. Par exemple, on ne pouvait pas représenter deux personnes dans le même lit. Peu importe. Walter Simonson et moi avons fait une scène dans laquelle si je me souviens bien Madelyne est allongée sur un lit double dont les draps sont défaits, elle porte un haut de pyjama et il est évident que quelqu’un est allongé à coté d’elle si on observe l’état des oreillers. Dans la case suivante, on voit Scott torse nu, en pantalon de pyjama, devant une porte ouverte. N’importe quel crétin peu faire le rapprochement, mais comme il y a une porte ouverte derrière Scott on peut justifier du fait qu’en réalité il dormait certainement sur le canapé du salon ! C’est au public d’imaginer ce qu’il faut. On suggère plus que l’on ne montre.
Quels sont les défis qui vous motivent aujourd’hui ?
CC : Un des plus grands challenges à relever, c’est d’arriver à captiver à nouveau un jeune public qui ne trouve plus son compte dans les comics. Sorti des Batman Adventures et Spider-Man Adventures, le néant ! Marvel ne propose aucun titre pour les enfants. Ce que je considère comme un défi, c’est d’écrire pour un public qui englobe également les plus jeunes, en tentant d’écrire des histoires qui les passionnent également.
Je tente de construire des bases solides de ce point de vue. Des histoires claires, des personnages évidents, des méchants facilement identifiables, que chacun ait un caractère propre, affirmé, afin que l’on puisse bien les distinguer. Il faut parvenir à refléter la réalité contemporaine multiculturelle de notre quotidien à travers nos histoires. C’est ce que l’on tente de retranscrire dans les X-Men. Plus on sera proche de cela, plus on sera proche de nos lecteurs et cela leur parlera.
On ne sait jamais d’où l’inspiration viendra, et c’est ce qui est agréable. Tenez, on nous a demandé d’inclure le personnage X23 dans les X-Men et nous l’avons fait. Cela nous a été imposé. Je ne pensais pas qu’Alan prendrait un tel pied à la dessiner ! Cela nous ouvre tout de suite de nouvelles possibilités avec lesquelles nous allons pouvoir nous amuser. On ne peut anticiper ce qui va toucher les auteurs ou le public, et il faut accompagner le mouvement pour voir où cela nous porte.
Comment écrire les super héros aujourd’hui, après des séries comme Authority, où on voit les personnages jurer sans arrêt par exemple…
CC : Tout dépend des personnages et de la manière dont on les perçoit. Par exemple, c’est ce que j’ai tenté quand j’ai repris Gen 13. Je voulais les rajeunir et les tirer vers quelque chose d’un peu plus risqué, mais cela n’a pas fonctionné pour plein de raisons. Les lecteurs n’ont pas su ou voulu dépasser les douze premiers épisodes, or quand on tente de relooker une série comme cela, ce sont les anciens lecteurs qu’il faut convaincre en premier et si cela ne prend pas, ils sont les premiers à le crier sur le web !
Le web ?
CC : Oui, cela un impact, parce que c’est le seul moyen d’avoir un retour. Le problème c’est aussi que le succès d’une série est lié aux commandes que font les revendeurs et qu’ils deviennent de plus en plus coincés. Et puis, cerise sur le gâteau, les logiques commerciales des maisons d’édition font qu’elles investissent plus dans des séries qui ont fait leurs preuves que sur les nouveautés.
Par exemple, ils misent tout sur le prochain Batman and Robin de Jim Lee et Frank Miller chez DC, et je ne vois pas comment on peut lutter contre ça. C’est un carton assuré, mais d’un autre coté, c’est vraiment ne prendre aucun risque, c’est pour produire une histoire hyper classique qui n’apportera peut-être pas grand chose de neuf à la série. Aux Etats-Unis aujourd’hui, ni les éditeurs ni les revendeurs ne sont prêts à investir pour découvrir le Batman de demain, une nouvelle série à succès.
Quel impact a eu le film sur la série ?
CC : Cela a servi de prétexte à Marvel pour virer des gens qui n’avaient pas suivi le scénario du film parce qu’à l’époque où ils écrivaient, tout le monde disait que ce film allait être une catastrophe… Mais cela a aussi permis de renflouer les caisses de la société.
De toute façon, ce qui marche dans un film ne marche pas dans les comics et vice-versa, il n’y a qu’à voir les costumes ! Ceux du film font tristes quand ils sont dessinés, et ceux qui sont dessinés sont certainement ridicules s’ils sont portés. Et puis le film ne dure que deux heures, alors que nous publions un nouveau numéro tous les mois !
Il faut être dupe pour imaginer que le film va attirer tant de public que cela vers les comics, même si c’est le rêve obsédant des patrons de Marvel bien sûr. Aujourd’hui les X-Men se vendent à peu près à 100 000 exemplaires par mois et j’adorerais que la série remonte à 400 000, mais je ne compte pas trop sur les films pour ça. Le marché craint.
Propos recueillis en collaboration avec Jérôme Martineau en Janvier 2005
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