Irrégulier & Dilettante

de

La question que se pose constamment toute personne qui fait un site web se résume à un simple mot : pourquoi ?
(Le webmestre fatigué et désabusé n’y va pas par quatre chemins et se demande directement : à quoi bon ?)

Cette question, en soi, n’est pas des plus compliquée.
Le pourquoi implique un parce que.
La réponse est aussi limpide que la question.

Alors, pourquoi fait-on un site web ?
Négligeons ceux qui fonctionnent (ou plutôt fonctionnaient) à coup de business-plan pour nous intéresser à ceux que l’on peut présenter comme le web amateur.
Pourquoi fait-on un site web ?
Parce qu’on le peut. Parce que c’est facile. Parce que c’est rigolo. Parce qu’on peut laisser libre cours à son égo. Parce que l’on a envie de communiquer. Parce que l’on a envie de partager. Etc.

Alors, plus précisément, pourquoi a-t’on fait du9 ?

Remontons dans le temps.
du9, le site web est né le 8 mai 1997 (et non pas le 9 septembre 1999, comme notre passion pour le chiffre 9 pourrait le faire croire.)
En soi, cela fait déjà un sacré bail, mais sur Internet… c’est carrément remonter au paléolithique inférieur. C’est remonter à une époque où l’on faisait peu de cas de l’autre bande dessinée sur le WWW — non pas que cela ait grandement changé depuis. C’est remonter à une époque où le web était un outil amusant et où l’on avait pas encore entendu parler de « friconautes ».
Aussi, il n’est guère étonnant qu’une bande de passionnés — aussi disparate que cela est possible — se soit réunie avec pour seul point commun le désir de partager leur intérêt (passion est un bien trop grand mot) pour une bande dessinée différente.

Je dis bien « partager ». Ce verbe a son importance.
Ce n’est pas par hasard que nous avons choisi le terme de « chronique ». En 1997, cette rubrique s’appelait « l’actu de l’actu ». C’était, il faut l’avouer, bien mal choisi. Nous ne sommes pas des journalistes impatients et obligés de vous parler des dernières nouveautés. Nous sommes des amateurs qui avons envie de parler de ce que nous lisons, de manière honnête et sans concession.
Nous n’avons pas non plus choisi le terme de « critique ». Cela aurait sous-entendu une réflexion formelle et factuelle sur cet art qu’est la bande dessinée. Oh, je ne dis pas que cette définition ne s’applique pas à certaines chroniques de certains de nos rédacteurs, mais pour la plupart d’entre-nous le terme de chronique se révélait le plus approprié.
Une chronique, c’est subjectif. Une chronique, c’est marqué dans le temps : aujourd’hui, cette lecture m’amène à penser cela. Hier, j’aurais pu penser autre chose. Demain, je penserai peut-être autre chose.

Mais je m’égare…
L’objectif de cet édito est de répondre à LA question que l’on nous pose le plus régulièrement depuis presque 5 ans :

– Vous avez arrêté du9 ?
– Bin non, pourquoi ?
– Il n’y a pas eu de mises à jour depuis longtemps !
– Ah ?… oui… en effet… et alors ?
– Vous n’êtes pas très réguliers…
– Oui… et alors ?

Nous n’avons pas le fantasme de réaliser un site parfait aux parutions réglées comme du papier à musique.
Nous n’avons pas le grand projet de réhabiliter ou de réinventer la critique de bande dessinée.
Nous n’avons pas l’utopie de changer quoi que ce soit aux goûts de qui que ce soit.
Nous sommes une simple petite « homepage » qui fait son chemin à son rythme, irrégulier et dilettante.

Celui qui sert de rédac’chef (pour faire comme Ferraille)

Humeur de en janvier 2002