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Orange Book – 1, 2… 14 oranges

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Cela commence comme un conte, par le fameux «il était une fois». Mais au lieu de poser un château et ces habitants, qu’ils soient princes ou princesses, c’est la progéniture d’un arbre fruitier sis en une immense plantation, que nous allons suivre. Deux fois (plus plutôt qu’une) sept oranges éclatantes qui vont être cueillies sous nos yeux pour vivre leur destin. Quatorze fruits et autant de points colorés apportant leur complémentaire par contraste à un monde bleuté et au cordeau.
Solaire, alimentaire, leur destin de fruits sera d’aller en l’Homme, que se soit symbolique ou littéral.

De l’hôpital au supermarché, tous les lieux qui font la ville auront leur point orange, d’une grosse pomme en filigrane qui se devine par ces agrumes. Tout y arrive, tout y repart, entre mer et campagne, on y vit, on la quitte ou l’on y vient pour vivre sa vie, suivre sa destinée, comme ces quatorze fruits portant leur unique couleur.

Avec ce premier livre s’adressant aux enfants, publié en 1992, Richard McGuire reste fidèle à cette thématique qui lui est chère où les humains se croisent en fantômes, comme mis en distance par leurs temps respectifs, qu’ils soient leur présent ou ceux psychologiques.[1] Ici, c’est l’objet-fruit qui est la mise au point, qui fait le croisement, le rond point orange qui met en système solaire. Le bleu du monde y gravite alors, dans la suractivité humaine qui fait la vie de tous les jours, qui fera tout une vie de découverte aux plus jeunes qui liront ce livre.

L’attrait de ce fruit n’est pas que d’être le pixel d’un jour. Il se boit, il se mange, il semble pris de vie quand il s’égare en roulant comme un ballon. Il se transforme et il bouge, différent et partout, et pourtant toujours le même en sa couleur le rendant ubiquitaire. La diversité, le compliqué du monde portraituré en un point de vue, pour foyer chaleureux orientant, comme signifiant un «vous pourriez être ici» en treize étapes, et un «vous existerez ici» pour la dernière.
Proposition au futur dans l’atemporalité d’un style rétro, dans la vitamine d’une couleur circulante dans un monde autrement dans sa cyanose pour qui ne saurait le deviner en sa complexité.

Notes

  1. Je pense à sa fameuse bande dessinée Here, mais aussi cette planche sans titre publiée dans Raw n°2, en 1990 (p. 190).
Site officiel de Richard McGuire
Site officiel de Albin Michel Jeunesse
Chroniqué par en janvier 2011