
Bloodline
Bloodline est très révélateur de la stratégie Vents d’Ouest dans sa quête des/de la série(s) à succès qui lui fera non seulement les couilles mais aussi le fondement en or, et ainsi en toute tranquillité lui permettra de se croître et se multiplier vers l’infini statistico-économique comme l’ont fait en leurs temps Casterman avec Tintin, Dupuis avec Spirou, etc …
La cible (ou la norme ?) étant bien évidement le jeune qui vieillira en continuant à acheter du Vents d’Ouest. (Ce qui implique la série sur plusieurs années, série = phénomène d’ « addiction »)
Pour cela la girouette Vents d’Ouest a vu que la direction du vent à la mode venait de l’Orient Extrême (Far East) ; précision géographique : Japon. (Qui a l’avantage en plus et en poussant un peu plus loin (pacifiquement) de permettre d’arriver en Californie u.s.a ce qui est pratique quand le vent de mode vient de là).
Donc cet éditeur d’ici, s’est dit qu’il allait garder ses spécificités (comprendre : albums cartonnés et auteurs franco-européens) en les mélangeant à celles de là-bas (comprendre : le noir & blanc, les nombreuses pages, les thèmes, les techniques de productions).
Grosso modo, cela donne toutes les bandes publiées dans Gotham (dont le slogan « le magazine trop mortel » s’est révélé plus qu’exact !) et actuellement dans Golem qui semble-t-il se réveille.
Une des meilleurs surprises dans tout ça, aura été les Spaghettis Brothers, bande qui comme ses personnages cache bien son jeu pour le plus grand plaisir du lecteur/de la lectrice.
Sinon le reste est pour l’instant archi médiocre et Bloodline en est l’archétype qui laisse présager le pire.
Car Bloodline n’est qu’un bon produit, à la norme. Rien de plus ! Varanda dessine bien et (ou parce que ?) toutes les critiques auront remarqué qu’il dessine comme les américains (comme J. Scott Campbell co-créateur du best-seller Gen 13 pour être exact). Et d’entendre ensuite les expressions « comics à la française » ou « manga à la française », etc … Mais à part le « à la » il n’y a rien de plus, c’est creux.[1]
Le scénario d’Ange (alias Anne et Gérard Guéro) est « bien » car convenu comme du Van Hamme. Les personnages sont prévisibles, les (nombreux) massacres aussi car cela fait vendre.
Ajoutons que l’ambiance celtique qui expliquera sûrement le tout à grand coup d’alchimie ou d’extraterrestres comploteurs dans les prochains albums permettra de ratisser encore plus large, dans le courant Héroico-fantaisisto-new age qui fait frémir à juste raison les zététiques.
En un mot le scénario d’Ange cherche de la nouveauté pour « bédé » dans une surenchère venant en plus d’ailleurs (littérature ou ciné).
Le pire c’est quand Varanda explique dans un entretien à la fin de l’album (ces fameux « machin of » légitimateur pour consommateurs) qu’il adore mélanger ses décors. On nage en plein « dé-lire », l’action est censée se passer dans un futur très proche sur la côte ouest du Canada,[2] et on y trouve le viaduc de Garabit ! Je sais bien que nous sommes en pleine régression nostalgique, mais ça m’étonnerait qu’on construise un pont de la fin du XIXième après l’an 2000, pour y faire passer un T.G.V. !
Varanda ferait mieux de dire que la seule logique est là encore uniquement industrielle. (Pas de repérages à faire, donc du temps de gagné !) Un peu comme les américains, qui dès qu’ils foutent leur super héros à Paris le font immanquablement passer devant une tour Eiffel dessinée au pif et souvent avec une autoroute passant en dessous !
En tout cas ce n’est pas en important et exploitant les recettes toutes faites de la bande dessinée populaire des autres, qu’on aura une bande dessinée populaire digne de ce nom. Pour atteindre l’universel il faut d’abord avoir une identité à exprimer.

Super contenu ! Continuez votre bon travail!