Dyaa
Tout d’abord un petit pincement au coeur avec cette nouvelle collection Feu des éditions Amok qui abandonne le précédent look au profit d’un aspect plus cheap. On se consolera avec la baisse des prix (42F) mais on a perdu là la plus belle collection d’albums du moment (snif !).
Yvan Alagbé continue son petit bonhomme de chemin et progresse à vue d’oeil (on mettra de côté son premier album complètement raté aux editions Vent d’Ouest). Son trait est maintenant reconnaissable entre mille (quelque part entre Baudoin et Aristophane ?) et on sait dès les premières cases que l’on va souffrir. Car chaque histoire publiée par Alagbé nous entraine dans les tréfonds obscures de l’âme humaine où tout n’est que soufrance et tristesse.
Comme toujours chez Alagbé on hésite à parler d’amour, il y a des relations apparemment insensées et même les personnages semblent ignorer la nature de leurs sentiments. Tout est froid, sans but et sans espoir. Une tranche de vie suintant la tristesse. Graphiquement Alagbé ajoute une corde à son arc pourtant bien pourvu : à-côté des silhouettes à peine ébauchées (style Mattotti dans Un homme à la fenêtre) et des masses noires et obscures, il développe dans cet album des dessins « au lavis » tantôt réalistes tantôt évanescents qui renforcent le côté désabusé du récit.
En conclusion, un récit réussi mais difficile. Un univers est en construction, ne passez pas à côté !
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