[SoBD2018] Revue de Littérature

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Renaud Chavanne : Il nous reste peu de temps. Nous souhaitions au moins évoquer la réédition augmentée du livre Marc Duveau, Comics U.S.A., dont la première édition avait été publié en 1975 dans la collection « Graffiti » dirigée chez Albin Michel par Marjorie Alessandrini. C’est un livre qui a fait date, à son époque et qui a été repris par son auteur, quarante-cinq ans plus tard, et réédité chez Huginn & Muginn, autrement dit chez Dargaud. Je voulais au moins le citer.

Cela étant dit, nous avons gardé le meilleur pour la fin, à savoir la théorie dure de la bande dessinée, et ceci à travers deux ouvrages qui sont sortis cette année. Commençons par le livre de Michel Matly, La Fonction de la bande dessinée, paru aux Presses Universitaires Blaise Pascal de Clermond-Ferrand, dans la collection « Littérature ». Harry, à toi la parole.

Harry Morgan : Voilà un livre qui est bref, mais qui est extrêmement dense. Il est bref parce qu’il fait dans les deux cent pages. Il s’agit en fait du support théorique de la thèse de l’auteur. En 150 pages, il résume l’ensemble de la pensée contemporaine en ce qui concerne le contexte théorique de la réflexion sur la bande dessinée. Mais il ne parle pas de bande dessinée. La bande dessinée n’est abordée qu’à partir de la page 145 et à ce moment, il me résume moi. Mais non, je plaisante. Je reformule : il résume alors l’approche sémiologique de la bande dessinée, c’est-à-dire celle de la génération des Thierry Groensteen, des Benoît Peeters. Et un peu moi aussi, c’est vrai.
Mais du coup, je suis en droit de rouspéter. C’est très injuste d’être résumé de cette façon-là, parce qu’évidemment, ce que Michel Matly reproche aux sémiologues, c’est qu’ils n’arriveraient jamais au contenu. Or la génération dont il parle, celles de Groensteen, de Peeters et autres, dont moi-même, nous n’avons pas fait autre chose que d’essayer de mettre au point une sémiotique, que nous avons qualifiée de poïetique, et qui montrait justement comment le contenu était informé par la structure. Donc nous n’avons pas parlé d’autre chose que de contenu, et les derniers travaux que je produirai si Dieu me prête vie ne seront pas consacrés à autre chose.
Ce qui me mène à la démarche de Monsieur Matly lui-même. Le titre de son livre est La Fonction de la bande dessinée. Et quelle est cette fonction de la bande dessinée ? C’est la transmission du sens. J’ai lu ça avec une sorte d’effroi sacré : le texte, le film, la bande dessinée produisent du sens comme la turbine hydraulique, le panneau solaire ou la centrale nucléaire produisent de l’électricité. Pour quelqu’un qui tombe à bras raccourci sur l’analyse structurale comme étant trop dogmatique…
Cette notion de transmission de sens, cet aspect sémantique, occupe l’essentiel du propos de Michel Matly. Il faut chercher l’explication de tout cela dans la thèse de Michel Matly, dont ce livre n’est, je le répète, que l’exposé préliminaire de l’outillage théorique disponible. Le corpus de sa thèse, ce sont les bandes dessinées qui parlent de la Guerre d’Espagne. L’auteur veut coder, case à case, le contenu des images de son corpus, et ceci afin de pouvoir traiter l’ensemble de manière informatique. D’où cette nécessité d’expliquer que la fonction de la bande dessinée c’est la transmission du sens. Or, la proposition elle-même, selon laquelle la bande dessinée est de transmettre du sens, comme la fonction d’un panneau solaire est de produire de l’électricité, me paraît inadmissible. La bande dessinée est beaucoup de choses, mais enfin, elle n’est pas simplement un véhicule de sens. Poser cela, c’est pousser beaucoup trop loin l’abstraction théorique.
Je n’ai pas lu la thèse de Michel Matly. Je la lirais avec beaucoup de curiosité. Je pense que sa démarche pose un problème qui est d’ordre pratique. Les intelligences artificielles ne savent pas encore décoder le contenu des images. En conséquence, si vous voulez coder l’ensemble des éléments iconiques de l’ensemble des bandes dessinées qui parlent de la guerre d’Espagne, vous êtes obligés de le faire vous-même. C’est-à-dire que vous devez décrire qu’il y a dans chaque case (un char d’assaut par exemple). Mais si vous codez vous-même, vous introduisez un biais. De ce fait, le résultat ne sera pas à l’abri de toute critique.

Renaud Chavanne : C’est un livre très étonnant. Je m’explique. Michel Matly a écrit une thèse dont j’ai lu, si mes souvenirs sont bons, qu’elle va être publiée en Espagne. Une thèse sur les bandes dessinées consacrées à la guerre d’Espagne. Il y a eu des livres extrêmement intéressants sur ces sujets-là, notamment publiés chez Georg [Lignes de front, bande dessinée et totalitarisme, 2011, sous la direction de Viviane Alary et Benoît Mitaine, comprenant notamment le texte d’Antonio Martin sur « Les dessinateurs de Franco »]. Cette thèse semble être un énorme travail sur ce qui a été fait en BD avant, pendant et après la guerre d’Espagne, en s’interrogeant sur les auteurs, leurs affiliations politiques, etc. Mais ce travail ne nous est pas donné. Comme le signalait Harry, le livre dont nous parlons ici est une explication de la méthodologie qui a permis de mener à bien le travail lui-même. Mais bon… il se trouver que ce qui nous intéresse, fondamentalement, c’est quand même la bande dessinée… Et pas tellement les grands développements sur la méthodologie.
C’est qu’en effet, les cent cinquante premières pages sont une sorte de résumé des outils théoriques disponibles pour l’étude de la bande dessinée. Un résumé, qui, selon moi, a un mérite énorme : il est d’une limpidité totale. C’est-à-dire que ce livre est à recommander à toutes les personnes qui souhaiteraient disposer d’un aperçu global de l’ensemble des théories littéraires qui ont été développées depuis cinquante ans. Michel Matly nous explique sans jargonner, avec beaucoup de clarté, toutes ces théories.
Au bout des cent cinquante pages en question, il prend quarante pages pour nous expliquer sa propre méthode. Michel Matly propose d’établir un crible à partir duquel coder les bandes dessinées de son corpus, ceci permettant ensuite de réaliser faites une analyse statistiques du corpus sur la base des occurrences du code qui ont été relevées. Il faut dire que Matly ne vient pas du monde de la bande dessinée, c’est un statisticien. Bien entendu, j’expose cela brièvement.

Manuel Hirtz : Pour ce qui me concerne, la partie théorique générale, on la lit avec patience en se disant que ça va servir pour la partie bande dessinée. Et ça ne sert à rien.

Renaud Chavanne : Parce que la partie sur la bande dessinée n’apparaît jamais…

Manuel Hirtz : Dans la partie sur la bande dessinée, l’auteur se retrouve lui-même. C’est qu’il est polytechnicien. Sa spécialité, ce sont les statistiques. Et donc, il nous dit qu’avec les statistiques, il va faire de l’analyse : c’est simple. En fait, Michel Matly nous propose un programme de recherche. Mais comme le seul résultat existant de ce programme de recherche est un texte que personne ne peut lire (c’est sa thèse sur la guerre civile dans la bande dessinée espagnole, dont il n’est pas prévu qu’elle soit éditée en France), on se dit qu’il faut, pour juger, attendre que quelqu’un s’empare de la théorie pour nous proposer quelques travaux. A priori, j’ai des doutes quant à l’efficience de ces outils.

Renaud Chavanne : C’est précisément cela qui est très étonnant. Parce que Michel Matly est quelqu’un de très lucide. Il explique lui-même que l’intérêt d’une théorie se juge au résultat qu’elle produit. Et il nous fait un livre, en français, de deux cents pages, pour nous expliquer sa méthode. Mais l’application de sa méthode à la bande dessinée espagnole concernant la guerre d’Espagne, qui est ce qui nous intéresse réellement, c’est publié en espagnol. Nous ne sommes donc pas en mesure de lire le résultat (je ne lis pas l’espagnol), ni donc d’en juger. On finit par se demander quel est l’intérêt de tout cela…
Je ne voudrais pas décourager la lecture de ce livre, qui reste intéressant, notamment en raison de développements qui me semblent audacieux. Par exemple, Matly explique pourquoi l’approche sémiologique classique, celle du triangle sémiologique, ne fonctionne pas. Il lui préfère une approche, qui me semble beaucoup plus judicieuse, auteur-œuvre-récepteur. Tout ça est expliqué très clairement.
Ce livre a tout de même un autre défaut. Je le signale, car il faut que les gens qui réfléchissent à la bande dessinée arrêtent de nous faire le coup à chaque fois. Le corpus de l’auteur concernant la théorie de la bande dessinée, c’est Groensteen, Peeters, Harry ici présent, avec un peu de Marion et de Fresnault-Deruelle. D’accord. Mais aujourd’hui, nous sommes presque en 2020. Chaque année, nous nous en faisons l’écho dans la Revue de littérature, ce sont presque 100 ouvrages sur la bande dessinée qui paraissent. Il faut à présent que les chercheurs arrêtent de travailler avec un corpus limité, il faut qu’ils aillent chercher un peu plus loin que le bout de leur nez. Si vous jetez un œil sur la bibliographie à la fin du livre de Matly, vous serez surpris. À peine 10 % des ouvrages cités sont de la plume d’auteurs qui ont travaillé sur la bande dessinée. Et dans le même temps, les chercheurs qui travaillent avec ce corpus limité se plaignent de l’absence de mémoire qui serait manifeste dans la bande dessinée. Mais eux-mêmes ne connaissent pas la base un peu élargie des personnes qui ont réfléchi sur la bande dessinée.

Pour terminer notre Revue de littérature 2018, je vous propose un autre ouvrage théorique, également publié aux Presse de l’Enssi, toujours avec un énorme BD en grauffrage sur la couverture (mais cela pose moins de problème ici), à savoir La bande dessinée, une intelligence subversive, de Pascal Robert.

Manuel Hirtz : Comme nous n’avons plus tellement le temps, je vais aller directement au fond. C’est un ouvrage théorique dont le problème de base, à mon avis, est qu’il retoque deux des rares acquis que nous avons concernant la bande dessinée, à savoir d’abord que la bande dessinée est une littérature en images. Ce premier point, il le retoque parce qu’il comprend mal ce qu’écrit Harry Morgan quand explique que la bande dessinée est un sous-groupe plus général de littérature en image, ce qui me semble un peu évident. Mais il n’est pas d’accord, en raison de la conception qu’il a de la bande dessinée. J’y reviens.
La deuxième chose qu’il retoque c’est cette idée que la bande dessinée descend du dessin de la caricature. Non. L’auteur reprend curieusement les écrits sur Little Nemo, et il nous dit que la bande dessinée vient des foires et fêtes foraines. C’est vrai pour Little Nemo, dont la continuité avec Coney Island est établie. Mais pour le reste de la bande dessinée, ça n’a pas de sens. Comme il réfute l’origine de la bande dessinée dans la caricature, ça l’amène à s’étonner du caractère subversif de la bande dessinée, même quand elle est produite par des catholiques belges. Mais si l’on considère que la bande dessinée émane de l’humour et de la caricature, on ne trouve pas surprenant qu’elle soit subversive. Comment pourrait-elle être autre chose ?
De là, il développe des argumentaires extrêmement curieux. Par exemple, il lui semble très important que, de tout temps, les auteurs de bande dessinée, les critiques, la bande dessinée elle-même, aient théorisé leur propre travail. On a envie de lui répondre que c’est très peu vrai en bande dessinée. Après Töpffer, il n’y a plus grand-chose jusqu’à la fin des années cinquante. Quelques textes, bien sûr, mais enfin… Alors que, contre-exemple, dans un genre tout aussi décrié qu’est le roman policier, on a, et dès les origines, les essais de Gilbert Keith Chesterton, des tonnes et des tonnes d’analyses sur ce qu’est un roman policier. Les plus grands auteurs ont produit des textes théoriques : Raymond Chandler, Boileau-Narcejac. Patricia Highsmith a écrit un Comment écrire des romans à suspens. Pascal Robert nous emmène, comme ça, d’un point à un autre, pour finir par nous expliquer qu’on a ainsi produit avec la bande dessinée une curieuse chimère. On voit là qu’il est un vrai sémiologue, opérant une ultime tentative pour sauver la sémiologie, avec probablement cette idée qu’une image ne peut en aucun cas être narrative. Pour lui, la bande dessinée fonctionne grâce à un jeu de pistons à vapeur. Il nous promet des analyses ultérieures que nous attendons avec intérêt et curiosité.

Harry Morgan : Je serais moins sévère avec cet ouvrage. Car l’auteur ménage une issue. Je lis, page 16 : « une bande dessinée peut porter l’équivalent d’un concept théorique dans sa mise en scène, sans avoir à le manifester comme concept théorique. » La théorie existe donc aussi sous forme appliquée, simplement dans la production de l’œuvre. Dans cette mesure-là, les grands auteurs seraient tous théoriciens puisqu’ils ont inventé leur forme. Il y a là une idée qui me paraît extrêmement juste. Par contre, il y a aussi, ce que Manuel a très bien dit, une idée qui me semble fausse et même paradoxale. C’est l’idée que la bande dessinée devrait cacher son code pour être lisible, idée qui est répétée avec une obstination tout au long de l’ouvrage : « nous faisons l’hypothèse que c’est bien parce que son intelligence parvient à se faire oublier que la bande dessinée peut-être perçue et est d’une grande efficacité communicationnelle. Cela signifie que la bande dessinée n’est pas en soi communicante, elle ne l’est que par le truchement d’un mécanisme qui l’amène à oblitérer les conditions de production de son intelligence ». Il y a là cette idée que ça ne peut pas marcher naturellement ; il faut que la bande dessinée cache son jeu, qu’elle cache son code. Il me semble, moi, que c’est exactement l’inverse. D’ailleurs, le plaisir que nous avons à lire une bande dessinée provient précisément du fait que c’est un art narratif dans lequel le code est immédiatement perpétuellement présent aux yeux du lecteur. À commencer par le code graphique : on voit bien que c’est dessiné « comme dans une bande dessinée ». C’est de là que vient notre plaisir.
On observe la tout simplement un retour à cette vieille lune de la théorie des années soixante-dix, la fameuse illusion référentielle, qui était honnie. Si vous aviez le malheur de lire au premier degré, de considérer que ce que vous lisez était la simple transcription d’un monde naturel, vous souffriez d’illusion référentielle. Et alors, honte à vous !

Renaud Chavanne : Je vais faire la jointure entre ce que disait Manuel et ce que vient d’expliquer Harry. Notamment concernant cette notion de code, sorte de dernier sursaut de la sémiologie. Mais pas le seul… Ainsi, dans son travail, Pascal Robert dans m’a beaucoup rappelé celui de Neil Cohn, avec son livre The Visual Language of Comics [Continuum Publishing Corporation, 2013]. Des pensées qui produisent des résultats très étonnants. La sémiologie, on sait que ça ne marche pas. On s’est empêtré là-dedans pendant des dizaines d’années, en se demandant pourquoi tous ces ouvrages sur la bande dessinée étaient si peu intéressants et si difficiles à lire. On a fini par comprendre que certains des postulats de la sémiologie appliquée à la bande dessinée n’étaient pas bons et qu’il fallait dépasser ça. Harry a d’ailleurs grandement contribué à cette prise de conscience avec ses Principes des littératures dessinés [L’An 2, 2003].
Pascal Robert, donc, qui fonctionne en sémiologue, réutilise des concepts de la sémiologie, comme la notion de « code » qui, pour moi, ne veut rien dire. Il indique tout de même, dès le début de son livre, page 27, dans une note de bas de page, que « la notion de code est certes discutable et a d’ailleurs été fortement critiquée, voire récusée par Harry Morgan », mais il précise il va cependant la conserver pour des « raisons heuristiques ». Raisons dont on n’entend plus parler au-delà de cette note. Autrement dit, l’auteur persiste à utiliser une notion problématique pour des raisons qu’on ignore. En dépit des précautions de Robert, son discours est imprégné des principes de la sémiologie. De plus, il affiche une ambition, qui me semble folle et de peu d’intérêt, rejoignant en cela Neil Cohn, de construire une lecture globalisante et universelle de la bande dessinée, qui est une discipline artistique et non un objet d’étude physique. La prétention de comprendre et de découvrir enfin ce qu’est vraiment la bande dessinée est-elle une préoccupation réellement intéressante ?
Cela dit, l’ouvrage de Robert ne peut être limité à cela ; il propose des intuitions très intéressantes. Je vais en citer deux.
La première est un conception des vignettes de bande dessinée comme étant la répétition constante d’une unique et même case. Ainsi, si l’on considère une page de BD composée de trois bandes de trois cases, soit neuf vignettes au total, Pascal Robert propose de ne pas y voir neuf cases différentes, mais bien neuf fois la même case. Toujours la même, qui se transforme. Cette manière abstraite de voir peut paraître surprenante, mais elle oblige à transformer notre manière de considérer la bande dessinée. Car ce que nous dit Robert, c’est que nous ne sommes pas confrontés, dans la BD, à plusieurs images : il n’y en a qu’une seule, toujours la même, qui se transforme. La bande dessinée existerait via les transformations d’une image. C’est une approche qui n’est pas inintéressante.
Deuxième exemple : contrairement à ce qui peut sembler, la proposition selon laquelle la bande dessinée ne serait pas, en deux dimensions, mais en trois. Comment cela ? Et bien, c’est une proposition qui dérive de la précédente : si nous sommes toujours en présence d’une seule et même case se transformant, c’est alors toujours le même espace qui est présenté dans chaque état successif de cette case. Si on nous montre donc toujours le même espace, depuis de multiples points de vue, nous sommes amenés à concevoir, à visualiser cet espace en volume, et non plus à plat. Pour Robert, la case creuse, créé une perspective à travers le papier.
Ces propositions sont des intuitions qui peuvent nous permettre d’avancer, de penser la bande dessinée autrement. Mais pourquoi loger cela dans un discours dont l’ambition est de tout expliquer ?

Manuel Hirtz : L’autre point qui m’a quand même passablement agacé, c’est quand Pascal Robert nous refait du Fresnault-Deruelle à l’occasion de longues pages au sujet du Philémon de Fred. Que les jeux de Fred sur les codes soient une réflexion sur la bande dessinée, je veux bien. Mais enfin, pour le lecteur et en tant qu’œuvre, ce sont d’abord des moments poétiques, et d’humour. Ce que ça occasionne d’abord chez le lecteur, c’est un émerveillement amusé. C’est ça dont il est principalement question, non pas d’une réflexion sur je ne sais quel code de la bande dessinée.

Harry Morgan : Pour conclure, reste néanmoins chez Pascal Robert un pari qu’il fait sur la bande dessinée. Et c’est un pari audacieux, puisqu’il dit qu’on peut procéder à ce renversement théorique et penser par la bande dessinée. Passer de la bande dessinée à la théorie, qui, de ce fait-là, sera une théorie nouvelle. Peut-être ce programme a-t-il été mal appliqué. Mais il est bien présent dans l’ouvrage, et affiché comme tel. Et c’est un programme valable.

Dossier de en juin 2020