Les Deux Camions

de

On a beau dire, ca fait plaisir de retrouver cet auteur qui avait longtemps sévi dans (A Suivre) sans pour autant que Casterman lui donne sa chance en album. C’est maintenant chose faite grâce aux jeunes éditions Paquet qui montrent là un parti-pris osé pour la qualité.

Entre temps notre ami Sylvain Victor s’est mis à la couleur et si ses dessins noir et blancs évoquaient parfois Munoz, ses planches en couleur font irrésistiblement penser à Mattotti (surtout la dernière planche) mais au bout du compte on est loin du plagiat. D’ailleurs ont retrouve quelques « marques de fabrique » : des visages très anguleux, des bulles et des textes inclinés et à la calligraphie particulière.

Tout cela concourt à nous plonger dans un univers original où les relations humaines sont froides et emplies de non-dit et où seuls les souvenirs semblent apporter un espoir (on notera d’ailleurs que les scènes de flash back ont des couleurs en général plus chaudes). L’histoire est celle d’un fils qui retournant chez son père à l’occasion de la destruction de l’ancienne demeure familiale, se remémore ses souvenirs d’enfance et reçoit les confidences de son père concernant son passé.

Même si le récit est court (et c’est le seul défaut de cet album : 36 pages !), on rentre facilement dans cette ambiance lourde de non-dit. Les planches magnifiques se dégustent par petites gorgées (celui qui lit cette BD au rythme normal d’un manga risque de passer à côté de beaucoup de choses) et on se surprend à relire une deuxième fois l’album dans la foulée avec un plaisir égal.

Site officiel de Editions Paquet
Chroniqué par en novembre 1997

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