Victor qui pète

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Avec Victor qui pète, Mathis ne raconte pas l’histoire d’un enfant (comme dans Henri, chienne de vie et Hey ! vous avez pas vu le Père Noël) mais une histoire aux enfants.
Il ne s’agit donc pas d’une bande dessinée mais d’un livre illustré, au format ad hoc pour les mains réduites.

Le sujet en est la flatulence canine. Victor pète, pète et re-pète ce qui fait rire ses jeunes maîtres, mais moins ceux plus grands et plus vieux (comme le temps). Ceux-ci, exaspérés par l’auteur de l’odeur non alléchante, le mettent alors au piquet (mais dans le jardin, pas sur une autoroute, ouf !) pour qu’il arrête (et aussi pour que l’odeur se disperse).
Pourtant, Victor ne le fait pas exprès, il est né comme ça ! C’est génétique ! Arrghhh ! Que le monde des adultes est injuste ! Ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez !
Heureusement, l’histoire finira bien, les gaz élèveront Victor, et ainsi il pourra imposer à la galaxie entière son handicap comme une qualité. Sa descendance en sera assurée !

L’ambiance n’est pas qu’olfactive. Une rencontre du 3e type par sublimation et Mathis pédagogue léger explique que les gaz peuvent s’élever et « réactionnent » s’ils sont dirigés.
Ajoutons un appel à la tolérance, nous sommes riches de nos différences et l’ignorance rime avec odeur rance. Mathis aime les belles couleurs et s’en sert bien ; son dessin que l’on pouvait trouver caustique s’adapte parfaitement à l’enfance si difficile à divertir et à élever de son éternité.
Personnage sympathique, Victor pète mais sent la rose, et s’il devait multiplier ses aventures, ça serait bien. En tout cas, Mathis fait de l’or avec des gaz sulfureux, on peut donc le qualifier de grand alchimiste sans puer de la bouche.

Site officiel de Editions Paquet
Chroniqué par en mai 1998