Lazarr
Le label Poisson Pilote, qui veut redorer l’image pâlissante de Dargaud, commence à s’étoffer. Après les rééditions des Trondheim, les sorties très remarquées des albums scénarisés par David B, c’est au tour d’un autre ami de la bande à Trondheim de proposer un album, cette fois en collaboration avec son frère.
Larcenet est un auteur fétiche de Fluide Glacial avec sa série parodique Bill Baroud, mais on sait aussi qu’il est capable de récits plus personnels comme ses essais autobiographiques parus aux Rêveurs de Runes.
Lazarr se situe entre ces deux pôles de création : album moins parodique que Bill Baroud, il évite tout de même la noirceur de Presque, qui racontait le traumatisme du service militaire.
Lazarr commence par un fait divers raciste aux Etats-Unis : un flic blanc tue un jeune noir. Le récit bascule alors dans le fantastique, puisque nos deux héros se retrouvent dans un univers parallèle, une sorte d’espace improbable avant la mort où s’affrontent deux frères ennemis et leurs créatures gluantes.
Les Larcenet mêlent donc un propos vaguement social — le racisme — et un univers délirant, qui rappelle beaucoup, graphiquement notamment, l’excellente série Donjon de Trondheim et Sfar.
Cet étrange équilibre n’est pas très judicieux : le problème racial aux States n’est que très superficiellement traité et on a du mal à vraiment accepter ce monde parallèle, pas si drôle que ça. Lazarr se contente donc d’être un album gentillet qu’on aura vite oublié, la dernière page tournée.
Super contenu ! Continuez votre bon travail!