Rétroviseur

La rentrée (littéraire ou autre) est là, les affaires reprennent et chacun s’agite dans l’enthousiasme de l’année scolaire qui recommence. Quant à du9, émergeant à peine de sa torpeur estivale, du9 préfère prendre le temps de jeter un œil en arrière.
Retour en accéléré sur douze mois d’actualité ennéaphile.

Septembre
Scott McCloud vante les qualités de Chrome, le nouveau browser made in Google (qui sort précipitamment quelques jours plus tard). Les médias s’enthousiasment pour une petite bande dessinée, où des bonshommes bâtons expliquent la crise. Bodoï suspend son vol, pour un retour annoncé en Janvier sur la Toile. Glénat réorganise son Vent des Savanes et lance le label Drugstore, pendant que Les Humanos retentent l’aventure américaine avec Devil’s Due Publishing. Au Japon, le fan de manga Aso Tarô devient premier ministre — et affiche des vues politiques pas toujours respectables (mais c’est moins vendeur). Mickey fête ses 80 ans, et Raymond Macherot nous quitte.

Octobre
Glénat et Besson s’associent, l’un voulant tirer des films des bandes dessinées de l’autre. XIII devient une mini-série TV sur Canal+. Sfar fait son Petit Prince, Soleil élargit son catalogue d’adaptations de romans vers la SF et la Fantasy avec Soleil Cherche Futurs. Le label Treize Etrange quitte Milan pour Glénat. Fin de série pour Le Collectionneur de Bandes Dessinées au numéro 114. Deuxième édition de Chibi Japan Expo, qui cartonne encore. Outre-Atlantique, DC arrête les frais avec sa collection Minx pour jeunes filles.

Novembre
Dupuis solde l’époque Morvan-Munuera avec le 50e volume de Spirou (médiocre), alors qu’Emile Bravo rafle le Prix RTL pour son Journal d’un Ingénu. Guy Peellaert passe l’arme à gauche. Beaux Arts Magazines sort coup sur coup un «spécial BD» et un «spécial manga». Casterman fait un pavé indigeste de son «Tout Tintin» pour les fêtes.

Décembre
Le Grand Prix de la Critique revient au Tamara Drewe de Posy Simmonds. Gérard Lauzier casse sa pipe. Hachette récupère les éditions Albert-René, entraînant la zizanie dans la famille Uderzo entre Albert (le père) et Sylvie (la fille) pour un feuilleton toujours en cours. Ankama fait sa troisième convention à Lille. Largo Winch sort au cinéma, et engrange plus d’un million d’entrées. Gilles Ratier célèbre la bande dessinée francophone «tonique et réactive», du9 réserve son avis pour le mois suivant.

Janvier
Claude Moliterni tire sa révérence, Pif Gadget aussi. L’expérience «bande dessinée» est de courte durée chez Robert Laffont, qui cède son département à Delcourt. Frédéric Boilet lâche Sakka chez Casterman. Soleil lance sa collection Métamorphoses, Lapin revient avec une nouvelle formule chez l’Association. Lancement discret de Comic Strip, nouveau mensuel gratuit. Futuropolis débarque au Louvre, avec l’expo «Le petit dessein». Glénat fête ses 40 ans. Tintin en affiche 80 et le Times s’interroge sur sa sexualité…

Février
Angoulême 2009 récompense Pinocchio et couronne Blutch. Glénat lance la collection 1000 feuilles, dont le concept révolutionnaire est d’adapter la forme au fond. La Chibi Japan Expo Sud qui s’installe à Marseille et continue l’expansion tentaculaire de la manifestation. Shogun Mag revient, mais c’est désormais un site Internet.

Mars
ArtParis spécule sur la bande dessinée. Le Centre Belge de la Bande Dessinée célèbre «20 ans de Mangas en Europe», pendant que les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique accueillent les «Regards croisés de la bande dessinée belge».
Paquet lance son nouveau label œcuménique (Bao), accompagné de sa revue Interfaces . Rahan fête ses 40 ans, les Watchmen sauvent le monde au cinéma.

Avril
Milan lance Petit Bonum, collection de bande dessinée muette destinées aux 3 à 6 ans. Les Inrocks font un «spécial BD» à l’occasion de l’intérim de Dominique A en tant que rédac’chef.

Mai
Moebius visite le Japon. Michel Lafon devient éditeur de bande dessinée, et commence par publier un blog. Philippe Val quitte Charlie Hebdo pour France Inter. L’exposition «Vraoum !» s’installe à La Maison Rouge à Paris.

Juin
Début de la collection Noctambule de Soleil, «passerelle entre littérature et bande dessinée». Pilote a 50 ans. Yann sort son Groom Vert-de-Gris, Joann Sfar rit jaune. Les Beaux Gosses de Riad Sattouf arrivent au cinéma, Louise Bourgoin s’engage à devenir Adèle Blanc-Sec à l’écran. Ubisoft se lance dans la bande dessinée et crée sa propre maison d’édition : Les Deux Royaumes, Ankama organise sa quatrième convention.
Le Musée Hergé à Louvain-la-Neuve ouvre ses portes, les journalistes sont privés de photos et font la gueule. Tarzan s’installe au Musée du Quai Branly. Inauguration du nouveau Musée de la Bande Dessinée d’Angoulême, Lanfeust s’expose au Centre Belge de la Bande Dessinée, et enfin le Tennismuseum de Roland-Garros propose l’exposition «Bulles et Balles».

Juillet
Martin Vaughn-James s’évade définitivement. La Loi du 16 juillet 1949 a 60 ans, le Comic-Con fête sa 40e édition. Japan-Expo en est à sa dixième, Yazawa Ai fait l’impasse. Les CLAMP s’exposent à la Galerie des Bibliothèques à Paris. Les coloristes de bande dessinée créent leur association. Les états généraux de la bande dessinée font le point sur le numérique — conclusion : le futur attendra encore un peu. JD Morvan devient directeur de collection chez Ankama.

Août
Nick Rodwell dérape, et ferme son blog ouvert deux semaines plus tôt. Lewis Trondheim dévoile Bludzee, sa bande dessinée pour téléphone portable. Soleil lance pour la rentrée deux collections pour filles, Blackberry et Strawberry. Début de la fin du monde, avec le rachat de Kaze par les deux mastodontes Shôgakkan et Shûeisha. L’Apocalypse est confirmée : Disney se paie Marvel pour quatre milliards de dollars.

… et voici de nouveau Septembre. La boucle est bouclée, et nous voilà repartis pour un tour.