Bile Noire (n°5)
On vous parle régulièrement, depuis plusieurs mois, de ce collectif suisse qui répond au doux nom de Bile Noire. On vous a parlé du numéro 1, puis du numéro 2, du numéro 3, du numéro 4, et comme on a de la suite dans les idées, il est donc normal qu’on vous parle du numéro 5. Ce numéro 5 étant à marquer d’une pierre blanche, ou noire, puisque c’en est finit des belles couvertures sérigraphiés, qui laisse la place à de non moins belles couvertures en offset. Ce qui s’accompagne d’une baisse de prix.
Maintenant, je laisse la parole à XaV :
Bile Noire est un collectif suisse. Et dès qu’on dit ça, généralement, ça fait sourire, et dans les cinq minutes il y a quelqu’un qui se lance dans des imitations pathétiques. Ca rate rarement. Et pourtant, Bile Noire en est à son cinquième numéro. Et Bile Noire, c’est bien.
(n.d.r : XaV aime les formules. Personnellement, ça ne m’est jamais arrivé. N’hésitez pas à m’écrire pour m’aider à confirmer ou infirmer son anecdote)
Généralement, la qualité des collectifs, c’est la diversité — mais malheureusement, c’est aussi souvent leur faiblesse, lorsqu’elle rime avec inégalité. Alors, s’il fallait mettre un auteur au coin pour mauvaise conduite dans ce numéro, ce serait Baladi. Histoire sans véritable intérêt, à peine soutenue par un style graphique à mi-chemin entre Charles Burns et Pierre La Police.
(Baladi est capable du meilleur comme du pire. Pour le meilleur, jetez un oeil sur Goudron Plumé dans la collection encrage de Delcourt)
Fort heureusement, le reste de la revue au beau papier odorant est de bien meilleure qualité. On se montrera indulgent avec Nicolas Robel, qui signe ici deux planches plutôt anecdotiques mais sympathiques.
(N’hésitez pas à vous procurer Joseph de Nicolas Robel.)
Kaze et Ibn Al Rabin s’illustrent encore comme des talents en devenir — encore quelques imperfections, mais aussi des traits de génie qui ne demandent qu’à sortir.
Enfin, les deux histoires les plus abouties, les plus construites aussi sont de la plume de Wazem et Frederik Peeters, dans deux ambiances presque diamétralement opposées.
Pour ma part, je décernerais une mention spéciale à Sylvain Crippa et son histoire de Golem, avec un graphisme étonnant et une mise en page qui expérimente dans le pré de Chris Ware.
(pourquoi faut-il mentionner C.Ware dès que la mise en page est un tant soi peut expérimentale … Y’a Andreas aussi, pis des tas d’autres … halala … cliché …)
Et un coup de coeur pour Sacha Goerg et son dessin fragile, sensible, pour une histoire toute en ambiance de matin difficile.
(Aaah, XaV, un poète, c’t’homme-là.)
Au final, Bile Noire a beau être un collectif helvète, il est d’une telle qualité que certains feraient bien de l’imiter. L’accent suisse a du bon.
(« a beau être » ? ? ? T’as quelque chose contre les suisses ?)
Super contenu ! Continuez votre bon travail!