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Bile Noire (n°6)

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Et hop ! Avec une régularité d’horloge (suisse ?) et une qualité qui ne faiblit pas, voici la nouvelle livraison du collectif d’Atrabile. Au programme, les habitués du lieu, plus quelques nouveaux venus.
Pour ce qui est des histoires, on donne tout d’abord dans l’animalier — un superbe petit conte indien pour Robert Goodin (que voulez-vous, ce genre de truc me fait toujours quelque chose), un récit doux-amer signé Frédérik Peters, excellent comme toujours, et la chronique futuristo-délirante de Baladi, qui ne réussit toujours pas à me séduire.
Ensuite, il y a les tranches de vie et d’autobio — Wazem et sa mère, avec un ton toujours sympa, Isabelle Pralong et son curieux dessin, avec une petite histoire qu’il faudra rapprocher de son Ficus (toujours chez Atrabile), Andréas Kündig pour une idée épatante, et enfin Kaze avec deux mignonnes petites planches qui tombent un peu à plat.

On s’amuse aussi avec les récits sans paroles — entre Sacha Goerg et Witko, tous deux autour du thème de l’agression, avec deux styles graphiques très différents, mais chacun face au même problème : on devra s’y reprendre à plusieurs fois avant de saisir précisément ce qui se passe.
Pour faire bonne mesure, il y a Ibn Al Rabin avec ses petits bonshommes bavards et énervés, dans un exercice intéressant ; et puis Sylvain Crippa, dont le dessin me séduit toujours, mais qui se laisse embarquer dans un récit longuet qui n’arrive pas à trouver de conclusion.
Seule fausse note au programme, les quelques pages de Milos Borsky, expérimentation conceptuelle aux limites de la bande dessinée, qui ne convainquent pas.
Mais malgré ce petit faux pas, c’est sûr, Bile Noire, c’est un peu comme les Fingers au chocolat (suisse ?) : c’est tellement bon que c’est trop court …

PS : Robert Goodin, l’auteur de l’illustration avec le singe et le crocodile est également l’éditeur de Robot Publishing.

Site officiel de Atrabile
Chroniqué par en juillet 1999