Oden (n°1)

de

Le premier numéro d’Oden est un véritable OVNI.
Déjà, c’est une revue grand format. ce qui est excessivement rare.
Ensuite, elle est en couleur. Ce qui est encore plus rare.
Les histoires sont graphiquement recherchées, dans une démarche assez proche de celles qu’on peut trouver dans le Cheval sans Tête ou dans Frigobox, ce qui de nouveau est assez rare aux USA.
Enfin, la qualité du papier et de l’édition en font un « objet » des plus somptueux.

Evidemment, de tout cela découle un prix à la hauteur de l’ambition de l’ouvrage : $18.
Ce qui peut paraître relativement cher pour un collectif, qui comme toujours est disparate et inégal, mais surtout pour des auteurs parfaitement inconnus dans le « milieu » de la bande dessinée. Ce qui ne veut pas dire que ce soient des débutants, puisqu’ils travaillent, pour la plupart, dans l’animation. (Nickelodeon, Dreamworks, MTV, etc.)

Robert Goodin, l’auteur-éditeur, fondateur de Robot Publishing, la structure éditoriale qui publie Oden est conscient d’avoir sans doute mis la barre un peu haut. C’est pourquoi, il vient de lancer une nouvelle collection beaucoup plus accessible : les Lunchtime Stories. De petits volumes de 16 pages en couleurs, d’un format légèrement plus grand que les Pattes de Mouche, toujours aussi superbement imprimé, mais cette fois au prix beaucoup plus abordable de 2$ (un peu plus de 12F !)
Les quatre premiers albums sont un régal pour les yeux, et l’occasion de découvrir les auteurs phare de la galaxie Robot Publishing. Nul doute qu’ensuite vous n’hésiterez plus à vous procurer Oden !

Howdy Pardner d’Andrew Brandou est certainement le plus anecdotique. C’est un album d’objet à découper et à monter autour du cowboy fétiche de Brandou. (vous pouvez visiter son site)

The Envelope Licker d’Anthony Vukojevich est un drôle de conte sur un homme qui poursuit son rêve. Vukejovich est par ailleurs l’auteur du comics Chick Magnet.

Visiblement très libre graphiquement, Goodin s’essaye sans cesse à différents styles. Dans Binibus Barnabus, il signe un délicieux petit récit relatant le coup de foudre entre un docker et une sirène à tête de cheval. [Illustration ci-contre tirée d’une de ses histoires dans Oden]
(A noter qu’on devrait le retrouver prochainement dans Bile Noire)

Cathy Malkasian est, à mon humble avis, avec Goodin, l’auteur la plus passionnante de Robot Publishing. Comme lui, elle s’essaye à différente approche graphique et narrative, toujours avec succès. Pater Contrarious est un récit muet où un religieux perd LE livre, et déchaîne la dévastation autour de lui. (je ne peux m’empêcher de vous montrer une de ses illustrations )

Chroniqué par en avril 1999