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Le Journal de Judith & Marinette

de

Ce petit collectif sans prétention est d’une constante régularité, et il a surtout une saveur bien particulière. Je suis persuadé que c’est parce qu’il nous vient de Saint-Maurice le Girard, mais c’est mon côté parisien pour qui la banlieue est déjà la province qui doit penser ça.

En tout cas, beaucoup des histoires se passent à la campagne. Que ce soit Tofépi ou Fab qui racontent l’enfance avec des récits attachants mêlant humour et sentiment avec justesse et pondération (on n’est jamais très loin du Henri, chienne de vie de Mathis), ou Imius qui fait dans la tranche de vie, ou peut-être dans l’autobio.

J’ai un énorme attachement pour le Journal de Judith et Marinette, parce qu’avant de les lire je n’attendais pas grand-chose d’une structure s’appelant les Taupes de l’espace. (je ne suis pas amateur de fanzines à l’humour potache, sous-psikopat, sous-fluide glacial) Et, justement, leur production est tout le contraire de ce à quoi je m’attendais.
C’est fin, souvent tendre, parfois poétique. Il n’y a pas de tape à l’œil graphique, mais fréquemment des expériences narratives originales. Le journal de J&M est une revue discrète, que je referme toujours surpris par ce que j’y ai trouvé.

Les récits de Tofépi viennent d’être compilés dans le charmant petit album Putoche !
5 tranches de vie autour de la famille Carroulet, les parents et les quatre enfants. Une famille qui n’a pas beaucoup d’argent, mais qui sait se débrouiller. Une famille dont la vie s’organise autour de la cuisine. Lieu central où tout se fait, des repas à la préparation des bêtises des petits, des disputes aux réconciliations des grands.

Chroniqué par en février 1999