Pascin (t2-3)

de

Joann Sfar continue la publication en petits fascicules de sa « vie de Pascin », ce peintre du début du siècle qui le fascine. Loin de vouloir faire un quelconque travail biographique pointilleux, Sfar préfère une oeuvre libre, qui passe par des chemins de traverse, se plaisant à vagabonder dans les champs du possible d’une vie d’artiste. Maîtrisant parfaitement son sujet, il peut se permettre toutes les libertés, préférant le vivant vraisemblable à une réalité historique momifiée.

Certes, le premier opus avait un peu déçu par son aspect succinct, mais les deux nouveaux tomes savent trouver un équilibre entre la brièveté du récit (une trentaine de pages) et la richesse narrative. Il ne se passe pas grand chose dans un Pascin et pourtant on en ressort rassasié.
Il faut dire que Sfar adopte une forme très libre, où la narration passe par des dessins au gros trait noir, d’un premier jet, alternant les dialogues et les commentaires manuscrits sous le dessin.

Que font Pascin et ses copains Chagall et Soutine ? Ils peignent bien sûr — le dessin est au centre de la réflexion — ils baisent avec leurs modèles, au bordel — décidément le lieu central de cette société — mais surtout ils causent.
Pascin est une oeuvre bavarde et c’est ce qui la rend si vivante. Il faudra relire tout ça d’une traite un jour, pour voir comment se construit avec une grande cohérence un des travaux les plus personnels du décidément très prolifique Joann Sfar.

Site officiel de Joann Sfar
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Chroniqué par en janvier 2001